À l’origine
F.L.V : Dans les années 1990, en parallèle de la préparation de sa thèse en biologie moléculaire, elle développe les premiers tests moléculaires sur les oncogènes du cancer du sein et décroche son premier contrat de travail au Centre René Gauducheau (l’ICO aujourd’hui)Quelques années plus tard, elle trouve sa voie en se concentrant sur l’étude de la colonisation du microbiome intestinal chez le prématuré. Tout a commencé grâce à une rencontre avec une équipe du CHU de Nantes qui travaillait sur ce sujet.
Intuitive, elle décide de monter une plateforme pour mener des analyses, avec une aide financière de la région des Pays de la Loire. Partant de zéro, elle décide d’ouvrir cet équipement à des structures extérieures via des contrats. Toutes les données engendrées lui font prendre conscience du potentiel du sujet. Démonstration était faite que l’ingestion d’un produit ou un médicament a des effets sur la flore, tout est parti de là !
Accélérateurs de parcours
F. L. V : Il est toujours question de rencontres humaines. Après un passage dans le laboratoire du professeur Jean-Paul Moisan – l’IGNA – pour lequel elle travaille sur les empreintes génétiques pour le compte de la justice, elle intègre le CHU de Nantes dans le cadre de l’association Atlangène. C’est sous l’impulsion du directeur du CHU de l’époque, le Dr Costargent, qu’elle crée son entreprise Atlangene Applications en 1996.
Un autre accélérateur : l’entrée dans le groupe Mérieux. Experte de l’étude des flores complexes, elle rejoint le groupe Mérieux pour travailler autour de l’ identification de souches bactériennes, l’analyse d’éco systèmes complexes.
En 2002, c’est un autre tournant qui s’opère grâce à la fusion du groupe Mérieux avec Biofortis, une CRO dirigée alors par une autre atlanpolitaine – Murielle Cazaubiel – qui développe un savoir-faire en méthodologie pour mener des études cliniques en nutrition.
Que vous reste-t-il à conquérir ?
F. L. V : Sur le plan de la santé publique, elle souhaite que le statut microbiomique devienne une routine, que chaque patient dispose d’une carte d’identité de son microbiome en arrivant à l’hôpital, même si elle précise que cela commence à arriver lentement.
Sur le plan économique, elle entend que ce fameux microbiome prenne son envol en termes de business et soit reconnu dans la société. Parallèlement, les enjeux considérables autour des data collectées sont à prendre en compte.
En effet, toutes ces analyses produisent des données, qui doivent être exploitées… Le défi est maintenant de sortir de la valeur de ces données. Le département « data science » de l’entreprise s’étoffe d’ailleurs de plus en plus.
L’indispensable
F. L. V : L’état d’esprit de l’équipe est sans nul doute un incontournable pour Françoise Le Vacon. Elle se satisfait de cet « esprit PME » conservé, indispensable pour être flexible et réactif face aux clients et à l’environnement.
L’entreprise
L’activité de recherche clinique est au service de l’industrie agro alimentaire, food, ingrédients, complément alimentaire et Foodtech, LBPs et nutrition médicale. L’activité de laboratoire est dotée d’une plate-forme de biologie avec une expertise poussée dans le microbiome, qui va aussi bien de la collecte de l’échantillon jusqu’ à l’analyse des données et même l’intégration de données via l’ intelligence artificielle.
L’entreprise dispose de centres d’investigation clinique dans lesquels ils recrutent leurs volontaires et conduisent des études en Europe, en Chine et aux Etats Unis. De la fourniture de kits jusqu’ à la livraison des rapports d’études avec une analyse du microbiome par les nouvelles technologies du séquençage. Cette expertise ouvre le champ des clients que sont les industries pharmaceutiques, cosmétologiques, vétérinaires et pré-cliniques.Elle bénéficie de nombreux partenariats en région, avec notamment l’Université de Nantes, l’ICO, le CHU, Oniris, Mibiogate…