Dès 1999, Sandrine Mollé est lauréate de « Passeport Bretagne pour entreprendre ». « J’ai toujours aimé créer, organiser, développer. Dans chaque poste, on me confiait des responsabilités rapidement », se souvient-elle. Avant de devenir entrepreneuse, Sandrine est avant tout une intrapreneuse accomplie au sein de grands groupes, participant à la création de business units.
Sandrine Mollé a un credo, œuvrer pour le développement de technologies utiles. Une volonté qui va la mener à explorer des terrains variés, de la traçabilité pour la filière pêche à l’optimisation de systèmes d’information pour Enedis. Elle renforce son expertise en complétant sa formation avec un double master à l’IAE de Nantes avant de lancer DYVEM Logistics, Bureau d’études spécialisé dans la supply chain pendant 10 ans.
C’est en fondant Reeverse Systems, en 2021, qu’elle exprime pleinement son ambition : Apporter une vision stratégique de la matière première aux industriels par une solution technologique disruptive qui s’appuie sur 3 ans de R&D en IA appliquée. Grâce à son MMS (Material Management System), les industriels produisent avec une consommation matière optimisée, une clef incontournable aujourd’hui et demain pour être compétitif tout en accélérant la décarbonation. « La crise Covid a permis de démontrer que les ressources ne sont pas illimitées contrairement à ce qu’on pouvait croire et qu’il peut y avoir des ruptures d’approvisionnement, des instabilités de prix et des incertitudes sur la supply chain, qui apportent des risques pour les industriels. »
« La matière, c’est l’or de demain ! »
Reeverse Systems nait de ce constat, le manque de visibilité des industriels sur les flux de matière et les pertes associées. Sandrine est une pionnière dans l’âme. « J’aime partir de la feuille blanche » explique-t-elle. Bien avant la prise de conscience collective sur les sujets du réemploi, elle questionne déjà les possibles optimisations de la matière, convaincue de la nécessité de changer d’état d’esprit sur ce sujet. « La meilleure chute est celle qu’on ne fait pas, la deuxième meilleure chute, est celle qui a de l’avenir ! » scande-t-elle. « En début 2020, un industriel nous confie que 33 % de ses matériaux sont perdus sans qu’il ne sache comment ni où », raconte Sandrine. Une problématique qui la pousse à interroger de nombreuses entreprises, grandes et petites. Plus de trente usines lui ouvrent leurs portes pour partager leurs défis.
L’offre de Reeverse Systems repose sur une analyse approfondie des flux physiques, logiques et financiers menée suite à cette étude.
L’objectif ? Remonter au plus tôt dans la chaîne de conception pour éviter les pertes à la source.
Innover pour l’impact
Pour Sandrine, l’innovation doit avoir un impact tangible. « Le vrai enjeu pour nous, c’est de prouver que ça marche, que c’est possible et simple de passer à l’économie circulaire », insiste-t-elle.
Dans cette aventure, Sandrine bénéficie du soutien de l’écosystème et d’Atlanpole en particulier qui lui a apporté un gage de crédibilité nécessaire pour ouvrir des portes, financer un premier programme R&D, crédibiliser un dossier FEDER… Auprès d’Atlanpole, elle trouve aussi le sentiment d’appartenance à une communauté d’innovation, un « effet miroir » utile entre chefs d’entreprise.
L’entreprise, symbole d’innovation en économie circulaire, a déposé deux brevets et envisage d’amorcer son développement à l’international en 2025 grâce à ses actuels clients. Reeverse qui a eu l’habitude de travailler dans l’ombre, est aujourd’hui sous les projecteurs avec son Grand Prix i-Lab de France 2030. Redesign, rethinking et reuse… la révolution Reeverse est en bonne voie !